31e leçon, 1er avril.

Ce que nous avons exposé jusqu'à présent renferme les principaux phénomènes de la chaleur, et il ne nous reste pour compléter cette exposition qu'à rappeller les hypothèses qu'on a fait pour les expliquer.

L'une de ces hypothèses, adoptée aujourd'hui presque généralement, consiste à regarder le [...] comme un être matériel, éminemment subtil, pénétrant les corps, se combinant avec eux, cessant alors d'agir sur le thermomètre et de se communiquer d'un corps à l'autre ; éminemment élastique et dont les molécules sont dans un état de répulsion. Sans cela, on ne concevrait pas pourquoi ses molécules ne se rapprochent pas jusqu'au contact, comment il serait possible de le concentrer (si en effet il était impénétrable), de le fixer dans les combinaisons, etc.

Quoique les corps soient très poreux, c'est-à-dire que le diamètre des molécules soit incomparablement plus petit que la distance qui les sépare, et que le [...] sont infiniment subtil, il ne pénètre pas les corps subitement ; et on sait au contraire combien il faut de temps pour qu'il s'établisse un équilibre de température.

Il est tout aussi difficile de concevoir la dilatation des corps produite par le [...] ; car si c'est en vertu de la force répulsive qu'il reçoit par son accumulation, comment se fait cette accumulation.