prix fort élevé propre à éloigner les acheteurs, et à empêcher sa consommation dans les grandes manufactures. Il devenait donc intéressant de rappeler à mes concitoyens qu'ils étaient assez riches de leur propre fond pour n'avoir pas besoin de secours étranger, surtout lorsqu'à cet intérêt d'amour national, il s'en joignait un d'économie qui pour la masse des individus, n'est pas le moins puissant.

J'offris dans le printemps de l'auto. des boules que je fis connaître sous le nom de bleu français ou d'indigo soluble ; j'eus grand soin d'éviter dans la dénomination tout ce qui pouvait faire confondre ce bleu, avec celui qu'on venait d'introduire de l'étranger ; je ne répandis point d'abord ces boules dans le commerce ; mais je les fournis préalablement au jugement de la société des inventions et des découvertes, et à celui de l'athénée der artz ; j'indiquai à cette société les sources où j'avais puisé et procédé, le jour où les commissaires pour les inventions et les découvertes, Messieurs Malherbe, Grégoire, Dambrun, pour l'athénés der artz, Messieurs Darcet, Gautherot, Le Camus vinrent le répéter dans mon laboratoire. Je leur présentai le tôme 9 des mémoires de l'académie des Sciences, savants, étrangers, et l'ouvrage de Poerner traduit par Messieurs Berthollet et Desmarets imprimé par ordre du gouvernement en 1792. Ce n'est pas seulement un fait isolé qui se trouve dans l'ouvrage de Messieurs d'Orval et Ribaucourt, et dans celui de Bergman qui est à la suite. Ces deux mémoires fûrent envoyés au concours en 1777, celui des savants d'Abbeville partagea le prix avec M. Quatremere Dijonval ; c'est surtout dans leur ouvrage que l'on trouve la précipitation de l'indigo par un carbonate alcalin et de description du beau précipité qui en est le résultat, fait dont il ne fallait pas même tirer des inductions, car la découverte y étant consignée toute entière, ils engagent à