2ème Mémoire sur l'indigo soluble, ou bleu français.

L'application légère d'une substance bleue sur les corps blancs relève l'éclat de ces derniers. Lorsque les tissus de lin, de coton, de soie sont dans le cas d'être gardés, la nuance bleue qu'on leur a donné les empêche de jaunir. Il est donc devenu d'un usage aussi général qu'indispensable dans les blanchisseries, dans les buanderies et les ateliers de teintures, d'appliquer cette légère teinte bleue à tous les corps blancs ; elle a pris différents noms suivant qu'elle est plus ou moins intense.

Le bleu d'azur, l'indigo en substance et sa dissolution dans l'acide sulfurique, voilà ce que l'on employait pour cette opération nommée bleuïssage. Dans les années 3. 4. 5. et 6., la cherté de l'azur, qui est un produit étranger, l'impossibilité de s'en procurer autant qu'il en était besoin, firent que dans les grandes blanchisseries des quentin entre autres, on voulut faire usage de la dissolution de l'indigo par l'acide sulfurique. Il fût bientôt constaté qu'elle était du plus mauvais emploie. La théorie de ce fait est étrangère à ce mémoire ; mais M. Rigaud, correspondant de l'académie des Sciences, entra avec moi en correspondance à ce sujet, et dans l'une de nos lettres, où je lui détaillais les causes des mauvais effets de cette dissolution, j'offris de lui communiquer une préparation d'indigo qui ne présentait aucun des inconvénients de l'indigo employé en substance, si de sa dissolution par l'acide sulfurique.

En effet, l'emploi de l'indigo le plus beau, sans autre préparation que de l'enfermer dans un nouet, a le défaut de donner des teintes ou trop légères ou un peu mates et noires si on les sort.

En l'an 8 ou 9, on répandit à Paris, dans le commerce, un bleu céleste anglais, sous forme de boules et d'un excellent usage ; mais d'un