Centre de Ressources Historiques
 


     
                     
                     
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fonds Gay-LussacObservations générales
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[Lettre à Gay-Lussac relative à un projet de machine pour extraire le sucre des betteraves]

Arras, le 24 février 1828

 

 

 

Monsieur,

 

 

 

J'ai eu l'honneur, pendant deux ans, d'être au nombre de vos élèves à l'Ecole Polytechnique et c'est à ce titre que je prend aujourd'hui la liberté de vous écrire, pour vous demander un service important. Quoique je vous vois entièrement inconnu, j'ai tout espoir de votre obligeance.

 

 

 

Depuis deux ans que le hasard m'a placé dans la garnison d'Arras, j'ai étudié avec sérieux les divers procédés de fabrication du sucre de betteraves. Tous m'ont paru plus ou moins défectieux, sous certains rapports. J'ai cherché s'il n'y aurait pas pas quelques moyens de perfectionnement et, après beaucoup d'observations et de calculs, je me suis arrêté à un prototype qui m'a semblé réunir le plus d'avantages. Comme j'ai fort peu de confiance en moi-même, je n'ai point osé l'adapter sans vous avoir consulté, persuadé, Monsieur, que votre profonde connaissance [...] et les arts, [...] tous les défauts de mon appareil. Le dessin que je joins à cette lettre est un simple croquis, sans échelle, dans lequel j'ai fait abstraction des [...], planchers, supports, [...] de machines, etc.

 

Cet hiver, pour la première fois, deux fabriques de sucre indigènes ont marché par la vapeur ; mais d'une manière bien différente.

 

Le premier procédé, employé à Douai, consiste tout simplement en une batterie de seize chaudières à double fond, à peu près semblables à celles que représente la figure (3) du croquis [voir dessin sur l'original]. Deux tubes perçés en a et b servent, l'un de soupape de sureté, l'autre de tuyau alimentaire. L'eau qui [...] est chauffée fortement et sa vapeur fait bouillir le sirop contenu dans (A). Cette chaudière est à l'épreuve de 2 atmosphères.

 

Les avantages de ce procédé sont d'avoir une cuisson plus homogène, sans craindre les coups de feu et les brûlures, qui nuisent si souvent au sucre cristallisable, dans l'ancien système, où l'on cuit à feu [...]. Les désavantages sont d'avoir autant de foyers que de chaudières, de ne donner aucune économie de combustible et de compliquer la main-d'oeuvre.

Le 2procédé employé à Arras réunit d'abord tous les avantages de celui qui précède. De plus, il marche plus rapidement, n'a qu'un seul foyer et donne de l'économie dans la main-d'oeuvre. La description de l'appareil représenté (figure 1) fera voir des défauts. Il se compose d'une chaudière générative A, d'une chaudière à déséquer B, et 2 chaudières à vapeur C et D. a b c est la table d'alimentation ; de f, le tuyau principal de la vapeur ; g h, i k,  l m, des petits tuyaux qui l'amènent sous les chaudières ; n o, p q, v s, d'autres petits

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